Près de Tarbes, les riverains de l’usine Pall Exékia ne veulent plus "être enfumés"

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    Une opération de tractage de l’Adresse pour dénoncer les rejets de l’usine Pall Exékia DDM - Delphine Pereira
Publié le , mis à jour
Delphine Pereira

Les bénévoles de L’Association de défense des riverains des stations d’épuration (Adrise), ont mené une opération de tractage au rond-point de l’espace commercial de Bazet pour alerter sur les rejets de l’usine Pall Exékia.

L’Association de défense des riverains des stations d’épuration, installations de traitement de déchets, de valorisation énergétique et/ou de méthanisation, a mené une opération coup de poing, aux côtés des riverains de l’usine Pall Exékia sur le rond-point qui jouxte cette usine. Tous ont voulu exprimer leur ras-le-bol, de ne pas être écoutés et encore moins entendus par les dirigeants de l’entreprise alors qu’ils avaient pris position pour limiter les rejets atmosphériques de leur production et surtout les odeurs qui en émanent, plusieurs fois par semaine.

Aux premières loges, Elizabeth Forêt, la présidente de l’Adrise a réaffirmé la détermination de ses troupes qui œuvrent pour le bien-être des riverains excédés : "C’est une action de sensibilisation du public à ce que vivent les riverains de l’usine. Plusieurs fois par semaine, les habitants de Bazet et d’Aurensan subissent les rejets atmosphériques de cette entreprise installée sur la ZAE Créram’Innov Pyrénées de Bazet. Nous voudrions aussi que Pall Exékia nous fournisse les résultats des analyses qui ont été faites sur la nocivité de ces rejets. Ils nous disent, tout va bien, tout est OK, c’est bien, mais ils ne nous montrent rien donc, on a un doute".

Une promesse qui n’est pas la première à ne pas être tenue : "Ils devaient installer un système de traitement des fumées mais on nous a dit que c’était repoussé sans nous donner de date". Or, de plus en plus de riverains, ne peuvent ouvrir leurs fenêtres à certains moments comme jeudi dernier comme l’explique Alain : "C’était vraiment une odeur horrible, de pourriture, elle était forte car cela passait au ras du sol en raison, je pense, de la météo. On ne peut pas laisser les fenêtres ouvertes et pourtant je connais l’odeur des usines de cellulose mais là, cela dépasse tout, c’est invivable".

"Nous ne demandons pas que l’entreprise cesse son activité"

Un cri de détresse que l’Adrise a voulu porter ce samedi matin : "Les riverains sont arrivés à la limite de l’acceptable. Ces rejets les obligent à rester calfeutrés chez eux et provoquent des maux de tête, de gorge, il y a beaucoup de gênes respiratoires".

Ce qui explique l’angoisse des riverains quant à une potentielle menace à long terme sur leur santé : " il faut savoir que la pollution atmosphérique tue 40 000 personnes chaque année en France. Ce que veulent les riverains concernés, c’est de pouvoir respirer un air sain, profiter de leur jardin à n’importe quelle heure du jour".

La présidente veut que les choses soient claires, il ne s’agit, en aucun cas, de s’en prendre à l’existence même de l’usine : "Nous ne demandons absolument pas que l’entreprise cesse son activité, nous souhaitons qu’une solution pérenne soit trouvée afin de mettre fin à l’incommodité du voisinage de la société Pall Exékia mais aussi de préserver la santé humaine et l’environnement".
Une équipe motivée qui ne compte pas se faire oublier des responsables de l’usine : "L’Adrise et les riverains ne contenteront plus de vagues promesses, ils exigent des actes !". Une phrase qui sonne comme la promesse d’autres actions à venir.

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