"Manu n’a pas changé" : ami de 30 ans d’Emmanuel Macron, Eric Abadie prêt à recevoir les présidents français et chinois à sa table

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Éleveur et restaurateur en Haute-Bigorre, ce proche d’Emmanuel Macron recevra le chef d’État français, son homologue chinois, Xi Jinping, et leurs épouses, pour un déjeuner à l’Étape du Berger. Niché au sommet du Tourmalet, son établissement est un incontournable du Président avec qui il a lié une solide amitié.

"L’amitié ne se donne pas. Elle se construit." Aussi douce que sincère, la sentence tranche avec le roc qui l’assène. Solide gaillard, Eric Abadie est un colosse fidèle et fraternel. Aussi, celui qui élève brebis mais aussi porcs noirs en Haute-Bigorre dont une partie nourrit les convives de son restaurant au sommet du Tourmalet, L’Étape du Berger, ne transige pas avec l’amitié. Celle qu’il a tissée avec Emmanuel Macron, le président de la République, remonte à une trentaine d’années. Ce dernier n’est alors pas le chef de l’État d’aujourd’hui mais un jeune adolescent qui ne manque jamais un été en Bigorre, avec ses grands-parents maternels, Jean et Germaine Nogues. Et s’attable à l’Étape à chaque vacance. " On s’est naturellement lié d’amitié, livre Eric Abadie. C’était avant la banque, avant le ministère, avant l’Elysée. Mais au gré de ces étapes, il revenait toujours."

Quand ce n’est pas le Président qui vient au berger, c’est Eric Abadie qui descend à la rencontre d’Emmanuel Macron, comme ici après sa réélection en avril 2022 à Barbazan-Debat. / Photo B.A.
Quand ce n’est pas le Président qui vient au berger, c’est Eric Abadie qui descend à la rencontre d’Emmanuel Macron, comme ici après sa réélection en avril 2022 à Barbazan-Debat. / Photo B.A. DDM - DDM

"Ses racines sont ici"

Des visites désormais officielles mais aussi toujours privées, comme la dernière en date, en février, où le président ne s’est pas fait prier pour dévaler les pistes du Grand Tourmalet, sa station de cœur. "Quand il vient, il a envie de se poser, de profiter, loin de son quotidien, détaille Eric Abadie. Il vient chercher ce qu’il a connu jeune, se recueille à chaque fois sur la tombe de Manette, sa grand-mère. Il y retrouve ses racines, avec des hommes vrais. Comme je l’ai connu avant, je peux me permettre de lui dire ce que je pense, ce qui n’est pas toujours le cas à Paris. À chaque fois, on marche pendant deux heures, on échange, sur tout et rien. Il est à l’écoute. En février, il m’avait déjà parlé de faire venir le président chinois ici, lui montrer ce territoire rural et magnifique." Et le berger comme on le surnomme de poursuivre : "On a la chance d’avoir notre Président avec ses racines ici. Il a choisi de faire profiter ce territoire d’un tel événement mondial. Ça va avoir un retentissement fou avec des milliards de personnes qui vont découvrir ce canton, cette station, ce département. Ce n’est pas rien d’avoir deux présidents en Haute-Bigorre…"

"On parle de tout et de rien, mais je lui dit ce que je pense" témoigne Eric Abadie.
"On parle de tout et de rien, mais je lui dit ce que je pense" témoigne Eric Abadie. NR - LAURENT DARD

Ni à sa table. Pour autant, le patron, qui, avec son équipe a repris du service au cœur des vacances, n’envisage pas de revisiter ce qui fait l’authenticité des lieux, autour de produits gastronomiques locaux de qualité (lire par ailleurs). Malgré les visites à répétition, quasi quotidiennes, pour définir les contours de ce déjeuner au sommet. "C’est ce que Manu vient chercher ici. Ces produits n’ont pas besoin d’artifice. C’est notre ADN. Depuis que je le connais, Manu n’a jamais changé. Pas du tout, contrairement à l’image que les gens lui donnent. C’est un poste qui demande d’être fort mentalement, moralement et physiquement. Ça reste un homme, pas une machine." Qui aura à cœur de faire goûter à son hôte chinois ses racines authentiques.

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